La baisse historique des taux d’emprunt arrive peut-être à sa fin. En effet, si les taux d’intérêts des prêts immobiliers restent très faibles en moyenne, on constate une stagnation dans l’ensemble. Les prévisions concernant l’évolution des taux sont plutôt favorables, ces derniers resteront à priori bas au cours des prochains mois. Néanmoins, nous avons sans doute atteint des taux planchers.
Retour sur les causes de cette baisse historique des taux d’intérêts
La raison principale de cette conjoncture financière exceptionnelle est liée aux difficultés économiques qu’a connu l’Europe suite à la crise des dettes souveraines en 2011. Suite à ces événements sans précédents depuis la création de l’Union Européenne en 1950, la Banque Centrale Européenne (BCE) a fait le choix de soutenir l’ensemble des économies de l’union. Compte tenu d’une croissance économique nulle dans la plupart des pays européens et notamment en France, il était indispensable de relancer l’investissement et la consommation.
Ce soutien à la croissance s’est traduit par une politique monétaire expansionniste. Ainsi, depuis 2012 les banques européennes bénéficient de conditions préférentielles pour se refinancer auprès de la BCE. De ce fait, les organismes financiers peuvent prêter aux entreprises et aux particuliers à des taux d’intérêts historiquement bas tout en préservant leurs marges.
Si la baisse des taux d’intérêt s’est poursuivie pendant de longs mois, c’est en partie car les investisseurs ont mis du temps avant de retrouver la confiance en les marchés. Malgré la mise en place de ce moteur par la BCE, la croissance économique des pays européens reste bien souvent insuffisante. Ainsi l’inflation reste faible, ce qui influe sur le maintien de taux d’intérêts bas.
Enfin, on note une compétition agressive sur le marché bancaires. Afin de financer le plus de projets et racheter les encours d’emprunts existants, les établissements bancaires bradent les taux d’intérêts des prêts immobiliers. Les investisseurs le savent et font ainsi jouer au maximum la concurrence pour obtenir des conditions de financement les plus favorables possibles.
Qu’annonce cette stagnation générale des taux d’emprunts ?
Cette stagnation annonce sans nul doute que des taux d’intérêts planchers ont été atteints. En y regardant de plus près, on note que les taux d’intérêts ont été divisés par quatre depuis l’an 2000. On peut donc parler d’une chute des taux d’intérêts sur les seize dernières années. Même si cette baisse prend fin, les taux d’intérêts ne vont pas remonter tout de suite pour autant. Au vu d’une croissance économique inférieure aux objectifs que la BCE souhaitait atteindre, les efforts monétaires restent indispensables.
C’est donc le moment pour envisager le rachat de son prêt immobilier par un autre établissement bancaire. En effet cette procédure permet de bénéficier des taux d’intérêts bas sur un financement réalisé auparavant. Dans ce sens, il y a un réel gain par rapport à l’offre de prêt initiale.
Pour les ménages qui ont un projet d’achat immobilier locatif, c’est aussi le moment de le concrétiser. En effet, en plus de l’avantage fiscal associé au financement par emprunt (les intérêts annuels sont déductibles des revenus fonciers) le coût total de l’opération est réduit.
Pour les primo-accédants, cette situation économique est une aubaine. En effet, les taux d’intérêts les plus impactés par cette baisse exceptionnelle sont les taux d’emprunt sur les longues durées (de 20 à 25 ans). Les particuliers peuvent amortir leur financement sur une période longue pour alléger leur charge financière, tout en limitant le coût total de l’opération.
A voir la question de la semaine sur BFM TV : Les taux de crédit immobilier sont-ils sur le point de remonter ?