Les premières semaines de 2016 ont été catastrophiques pour les places financières du monde entier. Alors que le Cac 40 enregistre une baisse de 12.5% depuis le début de l’année, les investisseurs craignent le pire pour les mois à venir.
Cette situation est multifactorielle mais un phénomène est particulièrement en cause: le risque de déflation. Alors pourquoi, une éventuelle baisse générale des prix effraie autant les marchés?
La déflation: c’est quoi au juste ?
A première vue, ce phénomène économique est opposé à l’inflation qui définit la hausse des prix moyens. La déflation se caractérise par une diminution générale des prix.
C’est exactement ce qui se passe dans le secteur des énergies fossiles.
L’offre pétrolière ne cesse d’augmenter depuis quelques années. Grâce à l’extraction du gaz de schiste, de nouvelles exploitations se sont développées, principalement aux Etats-Unis. Dans le même temps, les pays historiquement exportateurs de pétrole, ont choisi d’augmenter leur production. La demande, quant à elle est similaire, ce qui explique cette chute du prix du baril de pétrole. Ainsi, alors qu’en mars 2012, le prix du baril était de 128 dollars (pic historique), depuis le début 2016 le baril est en dessous des 30 dollars.
Cette situation engendre une baisse généralisée des prix.
D’autant que certains pays émergents, comme la Chine ont décidé de casser les prix et de dévaluer leur monnaie pour relancer leur Croissance.
C’est bien entendu une bonne nouvelle dans l’immédiat pour les consommateurs. En effet, cette baisse du prix du pétrole a eu un formidable impact à la pompe. Mais ce n’est pas sans danger pour la santé économique mondiale.
Les conséquences à l’origine de la déflation sont sans contexte plus inquiétantes. Alors que la valorisation des biens et services est naturelle dans un système économique en bonne santé, c’est tout autre chose pour la déflation.
Quels sont les risques liés à la déflation ?
Tout d’abord, la déflation porte atteinte à la consommation des ménages. C’est un effet psychologique qui incite les consommateurs à ne pas acheter dans l’immédiat.
En cas de baisse des prix, on préfère reporter les investissements dans l’optique que ça continue à baisser. Dans ce sens, la croissance économique est freiné. Les entreprises vont alors subir de plein fouet ce phénomène. Cela conduit inéluctablement à une fragilisation du tissu économique.
De plus, la déflation limite la valorisation des salaires. Les marges réalisées par les entreprises s’amenuisent, d’où une diminution de leurs résultats nets. Les salaires n’augmentent pas et ce n’est pas dans de telles conditions que l’on peut lutter contre le chômage. Effectivement en cas de déflation, les entreprises freinent leurs investissements en capital technique et en capital humain.
C’est alors un cercle vicieux car rien n’incite à la reprise économique. La main invisible, que représente l’Etat et la Banque Centrale a peu de moyens pour stopper ce process.
Enfin, la déflation est un phénomène redoutable pour les foyers endettés. En cas d’inflation les salaires augmentent automatiquement, la charge mensuelle des crédits diminue dans le budget familial. A l’inverse, en cas de déflation, les revenus stagnent, les prix baissent mais pas la charge de crédits qui reste identique. Idem pour les entreprises qui conservent le même passif alors que leur marges diminuent.
Le rachat de crédit est ainsi une alternative aux difficultés financières que peuvent rencontrer les foyers ou certains professionnels.
Source: économie.gouv